Depuis le 08 octobre 2012, je comprends petit à petit pourquoi
les scribes ou les griots étaient très respectés dans les civilisations
antiques. En effet, c’est à cette date que j’ai commencé mon stage
d’imprégnation d’enseignement d’histoire-géographie au lycée Lassa-Soumdina. Je
me rends compte que l’enseignement est un métier qui est entouré de beaucoup de
considérations, de respect, d’hommages… pour de bonnes raisons. On compare les
enseignants aux scribes ou griots parce que, de nos jours ils sont considérés
comme la mémoire de la société, les greniers du savoir. Le peu de temps que
j’ai passé dans cette boîte m’a déjà transformé très profondément. On sent
vraiment que c’est la branche de la
société qui transmet les savoirs, notamment le savoir savant, le savoir être et
le savoir faire. Malgré les conditions de travail très difficiles, les
enseignants, du moins ceux du lycée Lassa-Soumdina, sont très solidaires et
cultivent toujours la bonne humeur entre eux. J’ai été surpris et surtout ému
de voir les enseignants qui enseigné dans le même lycée il y a à peine six ans
m’appeler “Collègue“ et les amis du village m’appeler “Monsieur“. Ces messieurs
que je considère non seulement comme mes enseignants, mais aussi mes parents ne
cessent de me dire qu’ils sont fiers de moi et de mon initiative. J’ai été
aussi soutenu dans ce sens par Mr KPAKA Kaola, inspecteur chargé
d’Histoire-Géographie-ECM qui, dès le deuxième jour de la rentrée m’a invité à
son bureau pour me donner des conseils
afin de bien mener mon projet. Le meilleur accueil que j’ai reçu vient de mon
directeur de stage, Mr BIDJAUK Mipabe. Calme, sympathique et dévoué, ce
monsieur m’a prouvé son amour non seulement pour son métier, mais aussi pour ma
personne. Il m’a permis de passer très rapidement du stade d’observation à la
pratique. En effet, le lundi 29 octobre 2012, je fais ma première séance de
pratique. C’est en 2nde CD (seconde scientifique). Mon cours porte
sur la Préhistoire et l’Antiquité. A la fin des deux heures de cours que j’avais, mon directeur de stage
se déclare satisfait de ma prestation. Cependant, comme le début de toute chose
est plus ou moins difficile, il n’a pas manqué de me notifier les points que je
devais améliorer. Ce sont essentiellement des points qui concernent la forme.
Il s’agit notamment de la gestion du temps, de la consistance dans les
explications et la circulation dans les rangés. Ce que j’ai commencé à faire
lors de ma deuxième séance. Je suis très fier de transmettre ce que j’ai appris
depuis 1993, année mon entrée au cours primaire. Nonobstant ce bon accueil que
j’ai eu de la part de l’administration et du corps enseignant, je note une
déception provoquée par les élèves. Ils
ne m’ont jamais embêté mais je ne peux pas dire que je suis content d’eux. J’ai
fait un constat très amer du côté des élèves. Ils n’apprennent pas leurs
leçons, ne lisent pas les livres et ne se montrent pas inquiétés même ceux qui
préparent des examens. Il faut souligner que c’est un problème à l’échelle
nationale. La raison est toute simple. Le laxisme introduit dans l’enseignement
par les nouveaux systèmes est à l’origine de cette dégradation. C’est le lieu
ici d’attirer l’attention des responsables de l’éducation sur les effets
néfastes des nouveaux systèmes inadaptés mis au point dans notre pays.
Cependant, il est aussi vrai que les enseignants ont leur partition à jouer
dans la résolution de ces problèmes. Leur rôle n’est pas seulement d’instruire,
mais aussi et surtout d’éduquer ces élèves pour en faire de bons citoyens. A vous chers élèves, je dirais d'être disciplinés, acteurs en classe. Evitez d'être passifs ou consommateurs. Car il est vrai qu'un homme qui est timide avec son maître ne s'instruit pas. Je
n’ai pas de salaire ni prime de stage. Toutefois, je compte utiliser tout ce
que j’ai appris jusqu’à ce jour pour aider à redresser cette génération qui
fléchit de jour en jour. Avant de terminer, je dois préciser que mes objectifs
en demandant ce stage sont multiples. Il s’agit d’apprendre à enseigner, à
gérer un groupe d’hommes, me sentir occupé maintenant que je ne vais plus à la
fac, autrement pour ne pas désapprendre, et surtout, satisfaire mon envie de
transmettre. Sur ce, je demande à Dieu Tout Puissant de me donner les forces
nécessaires afin de réussir mon pari. Que les enseignants du monde entier
soient bénis. « Le
succès dépend de trois facteurs : le travail, le talent et quelque fois la
chance ».
Sondou du Togo
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